dimanche 16 mars 2008

Soutien à Farid Rekab

Farid REKAB rendait visite à son frère qui est domicilié au Havre.
Il a été arrêté jeudi 6 mars 2008 lors d'un contrôle d'identité, puis
transféré au Centre de Rétention Administrative de OISSEL.

Farid est un compositeur de chansons Kabyles engagées.
Membre permanent au sein de la fondation Lounès MATOUB en Algérie, responsable de la commission
artistique et fondateur du comité local de cette association dans sa commune en Kabylie, il subissait des pressions et des intimidations à cause de son combat pour que toute la vérité soit faite sur le lâche assassinat, le 25 juin 1998, du poète et chanteur Lounès MATOUB.

La carrière artistique de REKAB Farid a été semée d'embuches, freinée parce qu'il interprète les chansons de MATOUB. Il véhicule son message avec courage et poursuit le combat de MATOUB qui prône une culture berbère démocratique et laïque.

Il a du s'exiler en France en 2001.

Descendant d’un ancien combattant (son grand père a servi dans l’armée française), il a engagé de nombreuses démarches pour l'obtention de la nationalité Française. Elles sont restées sans suite.
Il a donc déposé une demande d'asile en novembre 2005 et est en attente d'une convocation devant la Cour Nationale du Droit d'Asile.

Pourtant il fait l’objet d’un Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière et risque d’être expulsé si le consulat d’Algérie en France délivre un laisser passer.

Son retour forcé en Algérie le mettrait en danger de mort face aux intégristes musulmans et à la répression policière en Kabylie.

Farid a donc décidé de mener une grève de la faim.

Quant à son arrestation, il semble qu'on lui ai tendu un véritable guet-apens. Il sortait de chez son frère au Havre, est rentré dans un tabac, lorsqu'il en est sorti il a été suivi par une voiture banalisée, avec deux policiers qui ont contrôlé son identité. Il n'avait que quelques papiers attestant sa demande de recours. On lui a demandé de venir au commissariat, simple formalité. Il a été immédiatement placé en garde à vue, il était 17 heures. Il a été conduit au centre de rétention de Oissel, à 14 heures, deux jours plus tard, 45 heures après, donc 3 heures avant la fin de la durée légale de sa garde à vue. Farid ne comprend pas ce qui lui arrive, ni les raisons d'un tel acharnement, il avait déja engagé un recours donc la procédure n'ira pas jusqu'à son terme. "je suis innocent" nous a t'il dit "je ne suis pas un morceau de carton qu'on scotche dans un avion!" Nous l'avons senti profondément blessé. Farid est un homme de conviction et de détermination, nul doute qu'il ira jusqu'au bout de sa grêve de la faim, il est également d'un calme impressionnant alors qu'il est expulsable à tout moment.

S'il était expulsé vers l' Algérie sa carrière de compositeur prendrait fin immédiatement. Le gouvernement Algérien, était intervenu pour l'exclure de l'accès à la SACEM, ce qui l'empêchait d'éditer ses disques En revanche en France, Farid a constitué un dossier complet, et doit le déposer incessamment à la SACEM ce qui est une simple formalité et lui permettra de mener à bien sa carrière d'artiste. En Algérie la vie de Farid serait menacée, en tant qu'opposant kabyle.

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