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dimanche 14 novembre 2010

G20 de Séoul : vive le marché libre !

Analyse de la déclaration finale du G20 de Séoul.


La guerre des monnaies fait rage et menace de dégénérer en crise financière et géopolitique. La Chine protège ses gigantesques excédents commerciaux en conservant une monnaie sous-évaluée. Les États-Unis créent 600 milliards de dollars pour faire baisser leur devise. L’Allemagne étouffe la zone euro par sa politique d’exportation agressive basée sur le dumping social. Que propose le G20 pour dissiper les nuages noirs qui s’amoncellent à l’horizon ?

Des mots creux sur "la croissance retrouvée" et "l’économie d’après-crise". Un "processus d’évaluation mutuelle" pour définir des "indicateurs" qui permettraient "d’identifier les déséquilibres" commerciaux et financiers - sans aucun mécanisme prévu pour corriger ces déséquilibres. Le G20 n’engage pas la moindre action contre l’hégémonie de la finance : aucun élément sur la taxe sur les transactions financières qui aurait un effet direct sur la spéculation, aucun effort pour entraver l’évasion fiscale, aucune proposition pour séparer les activités bancaires de dépôt de celles uniquement dévolues à la spéculation, ce qui serait la meilleure solution aux banques "too big too fail".


Mais on retiendra surtout la consternante détermination du G20 d’aller vers "un système monétaire international où les taux de change sont davantage déterminés par le marché".

Alors qu’aucune mesure n’a été prise pour limiter la spéculation sur le marché des changes, qui représente 3 000 milliards de dollars par jour ; alors que cette spéculation provoque d’incessants mouvements de yo-yo entre les devises, sans aucun rapport avec les fondamentaux des économies nationales ; alors que la Grèce, le Portugal, aujourd’hui l’Irlande, sont la proie d’une spéculation déchaînée qui menace à terme l’existence même de l’euro, cette réaffirmation du fondamentalisme de marché confirme l’incapacité du G20 à tirer les leçons de l’effondrement financier de 2008, et rend probable une nouvelle crise à court ou moyen terme.

La réforme du système monétaire international est plus que jamais indispensable. Mais elle ne peut consister à livrer sans cesse davantage les monnaies aux caprices de la finance. Au contraire, il faut dans l’immédiat taxer et réglementer drastiquement la spéculation sur les devises, mais aussi sur les matières premières, les dettes souveraines... À terme il faut viser le remplacement du dollar par une monnaie commune mondiale, instrument de résorption coordonnée des déséquilibres commerciaux : les pays excédentaires devront réévaluer leur devise par rapport à la monnaie mondiale, et les pays déficitaires dévaluer la leur.

La conclusion de Séoul, que Nicolas Sarkozy a endossée sans piper mot, réduit d’ores et déjà à néant ses rodomontades sur la réforme du système monétaire international. Il s’agissait pourtant, d’après lui, de l’ambition majeure de sa présidence du G20, qui s’ouvre aujourd’hui.

Les mouvements sociaux de France, aux côtés des mouvements sociaux du monde entier, prennent le relais de la résistance au G20. Ils n’auront de cesse de porter la réponse populaire à l’illégitimité et l’inefficacité de ce G20, totalement incapable de contester la dictature de la finance.


Attac France,
Paris, le 12 novembre 2010
http://www.france.attac.org/spip.php?article11875

vendredi 25 juin 2010

G20 : pas de plans de rigueur prévus pour la finance

Les gouvernements des pays les plus riches et les plus puissants du monde se retrouvent ce week-end au sommet du G20 à Toronto. Mais bien qu'ils portent une responsabilité écrasante dans la dérive du système économique international et dans la dérégulation des marchés financiers qui en est à l'origine, ce G20 s'annonce comme une nouvelle mascarade.  

Les derniers G20 ont abouti à des plans de relance et des aides massives aux systèmes financier et bancaire, sans qu'en contrepartie ceux-ci soient soumis à de nouvelles régulations. La récession et les plans de relance ont causé d'importants déficits publics,  prétextes à  de vastes plans de rigueur sociale qui imputeront la note aux salariés, retraités et chômeurs.

Le G20 est divisé  sur l'efficacité de ces plans : les États-Unis soulignent à juste titre leurs conséquences néfastes sur l'activité économique. Mais ils refusent en même temps toute proposition conséquente de  taxation de la finance. Le sachant, les Européens proposent pour la galerie de mettre à l'étude une taxe mondiale sur les transactions financières, demandée par de nombreuses organisations de la société civile. Mais si les Européens veulent vraiment le faire, pourquoi ne pas le décider au niveau européen ?  Même la taxe  sur les banques, mesure pourtant inepte en terme de régulation financière, ne semble pas faire consensus puisque le Canada, pays hôte, le Japon et les pays émergents rejettent cette idée. Pour sauver la face, le communiqué final du G20 indique, dans sa version préliminaire qui a fuité, que le G20 veut combattre les causes de la crise financière... mais ne propose que la création d'un groupe d'experts sur la corruption financière. Même les paradis fiscaux et judiciaires semblent avoir disparu des discussions.

Pire, les pays s'engagent à ouvrir encore davantage les marchés de biens et de services (dont les services financiers !) et à continuer d'éliminer les derniers instruments de protection dont disposent les gouvernements ou les régions vis-à-vis du tout marché . C'est même le seul paragraphe consistant du communiqué provisoire. Les gouvernements du G20 réaffirment leur foi dans le libre marché, pourtant au fondement de cette profonde crise structurelle. Comme des fidèles qui ne croient plus, ils psalmodient de vagues promesses de  « reprise verte » et de « croissance mondiale durable » et réaffirment leur détermination à atteindre les Objectifs de développement du millénaire, alors même qu'ils s'en éloignent année après année.

Pour Attac, c'est le désarmement de la finance qui constitue l'urgence. Il passera notamment par les mesures suivantes :
- la mise en place immédiate d'une taxe sur les transactions financières au plan mondial, à un taux suffisant pour avoir un effet régulateur sur les marchés financiers et dégager les fonds nécessaires pour la lutte contre le réchauffement climatique et la pauvreté ;
- la suppression des paradis fiscaux ;
- des politiques de relance passant par le soutien des services publics et la reconversion écologique de l'économie, plutôt que par l'austérité et l'érosion des salaires et retraites.

Le réseau  mondial des Attac est présent à Toronto et participe aux manifestations de la société civile canadienne contre ce sommet des puissants.


Attac France,
Montreuil, le 25 juin 2010

http://www.france.attac.org/spip.php?article11519

mardi 5 mai 2009

L'ONU démocratisée au lieu du G20 illégitime

Les gouvernements des pays les plus puissants du monde sont-ils prêts à prendre en compte réellement la gravité de la crise, l’urgence des problèmes sociaux et écologiques à résoudre, c’est-à-dire l’intérêt général de toute l’humanité ?

Il suffit pour le savoir d’observer leur attitude à l’approche de la conférence de l’ONU prévue du 1er au 3 juin pour traiter des solutions à apporter à la crise mondiale. Plusieurs d’entre eux exercent des pressions pour minimiser l’importance de cette conférence et n’envisagent pas d’y envoyer les plus hauts responsables de leur État.

Ainsi, non contents d’avoir organisé un simulacre de régulation lors du sommet du G20 à Londres, début avril, en faisant semblant de lutter contre les paradis fiscaux et en refusant de remettre à plat le système monétaire et financier international, ces gouvernements signifient le mépris dans lequel ils tiennent la majorité des peuples du monde. L’ONU, seule instance internationale ayant une légitimité pour traiter des relations internationales, est reléguée à un rôle subalterne, tandis que les G8 ou G20 semblent définitivement installés en tant que directoire du monde.

À la vacuité des mesures prises pour éviter le retour des crises s’ajoute donc un contournement de la démocratie puisque 172 pays membres de l’ONU sur 192 n’auront pas ou peu voix au chapitre.

Or, à la racine profonde de la crise globale que traverse le capitalisme mondialisé, il y a précisément le pouvoir exorbitant des riches, de ceux qui détiennent le capital et qui disposent de l’arsenal militaire le plus complet. Il n’est donc pas étonnant qu’ils s’affranchissent des règles minimales que les Nations unies ont pu faire adopter. Au moment où, au contraire, il faudrait réformer profondément l’ONU, notamment le Conseil de sécurité, pour lui donner les moyens d’accomplir les tâches que sa Charte lui assigne, les décideurs les plus influents du G20 la dévalorise un peu plus.

À cause de ses multiples dimensions, économique, financière, sociale, alimentaire, écologique, la crise actuelle exige des solutions résolument alternatives, que seules des instances représentatives de tous les peuples sont habilitées à mettre en œuvre. C’est la raison pour laquelle Attac appelle l’ensemble des citoyens à faire pression pour que l’intérêt général l’emporte sur les intérêts privés, la solidarité sur la concurrence et la démocratie sur le pouvoir de l’argent.


Attac France,

Montreuil, le 5 mai 2009

vendredi 3 avril 2009

G20 : Beaucoup de bruit pour pas grand-chose


Analyse d'Attac France :

Fallait-il attendre quelque chose de la réunion du G20 ? Sachant que les gouvernements des pays les plus riches et les plus puissants du monde avaient une responsabilité écrasante dans la dérive du système économique et financier international pour avoir mené des politiques dont les maîtres mots étaient « tout pour la rentabilité financière » et « tout par le marché », il ne fallait pas se faire d’illusion.

Mais la réalité dépasse ce que nous pouvions imaginer. Le G20 ne met en place aucun frein à la circulation des capitaux ; au contraire, il encourage la liberté des marchés et continue de prôner un libre-échange des marchandises dont l’extension démesurée a fragilisé les économies les moins performantes et détruit des pans entiers de leurs activités. Dans un cadre aussi libéralisé, il ne sera pas possible d’instaurer une taxation des transactions financières, qui serait pourtant une nécessité, d’une part pour freiner fortement la spéculation, et d’autre part pour réunir des ressources indispensables à la résolution des problèmes les plus urgents.

Parfaitement cohérent avec lui-même, mais dans l’indifférence totale des aspirations des citoyens, le G20 n’envisage pas d’interdire véritablement les paradis fiscaux et judiciaires, puisque les principaux d’entre eux, à commencer par la City de Londres, poursuivront leurs pratiques. Entourés de multiples zones de non-droit qu’ils tolèrent, voire favorisent, les principaux pays du G20 ont échoué au test qui leur était proposé : établir et publier ce jour même la liste exhaustive des « pays non coopératifs », en n’en omettant aucun, surtout quand ils constituent le cœur même de la finance mondiale.

Alors que le système monétaire international dans lequel le dollar impose sa loi a failli, le G20 décide de conforter le Fonds monétaire international auquel on doit, avec sa sœur jumelle la Banque mondiale, d’avoir écrasé la plupart des pays du Sud sous le poids de la dette et des plans d’aménagement structurel.

Les velléités de régulation internationale s’évanouissent dès lors qu’est laissée de côté l’extraordinaire explosion des inégalités dans le monde, dont la cause essentielle réside dans un partage indécent de la richesse produite à l’avantage du capital. Ce n’est pas la décision d’injecter 1100 milliards de dollars supplémentaires dans la relance économique et dans le FMI qui sera capable de remédier à cette situation. Au contraire, la fuite en avant d’un système fondé sur le profit et la démesure ne peut qu’aggraver les tensions sociales et les risques écologiques. Les tensions sociales, parce que rien n’est prévu pour stopper la baisse des salaires et de l’emploi et la destruction des systèmes de protection sociale bradés entre les mains des compagnies privées. Les risques écologiques, parce que, pendant que la liberté des marchés financiers est de nouveau proclamée, des fonds spéculatifs d’un genre nouveau apparaissent pour parier sur la dégradation du climat.

Attac France estime que les raisons qui ont amené de très nombreux citoyens à se mobiliser contre les palinodies préparatoires au G20 sont renforcées au vu des résultats. En réalité, le directoire autoproclamé du monde nie la gravité de la crise. Ce déni accroîtra la détermination des citoyens à s’engager en faveur de la solidarité à la place de la concurrence et de la rentabilité.
Le collectif français "Nous ne paierons pas leurs crises", qui regroupe plus de 30 organisations françaises et dont Attac est membre, a également réagi de façon très critique face aux conclusions du G20. Pour celui ci "De manière évidente les chefs d'Etats et de gouvernements des 20 pays considérés comme les plus puissants ont choisi, à travers leur déclaration finale, de relégitimer un système pourtant en crise structurelle et de renforcer le rôle de ses institutions les plus contestées." Il communiquera sa réaction dans les heures à venir.

Attac France,
Montreuil, le 2 avril 2009

Pour en savoir plus :
- Le rapport d'Attac France : De la fin des paradis fiscaux aux taxes globales
- Le dossier complet consacré au G20 sur le site d’Attac France :
http://www.france.attac.org/spip.php?rubrique1127
- L’appel international de Belém :
http://www.choike.org/campaigns/camp.php?5#french
- Le site et l’appel à mobilisation en France : http://www.stop-g20.org


samedi 21 mars 2009

Roulons contre le G20...

Responsable principal du désastre actuel, le G20 est illégitime pour débattre d’une autre organisation du monde. Après le succès du Forum Social Mondial de Belém, le samedi 28 mars sera une journée de mobilisation internationale et décentralisée pour peser sur les enjeux du prochain G20 à Londres et permettre la visibilité des alternatives à la gestion néolibérale des affaires de ce monde.


La crise mondiale va encore aggraver dans tous les pays les conditions de vie des citoyens, des salariés, des chômeurs, des paysans et des exclus de tout droit. Cette crise est financière, économique, sociale, mais aussi écologique, et due à un mode de développement insoutenable.

Nous assistons à l’échec patent d’un système fondé sur la priorité de la finance et de l’exploitation sur toutes les considérations humaines. L’idéologie néolibérale qui l’accompagne depuis 30 ans se voit ainsi délégitimée par les faits.

Les gouvernements des pays riches qui ont soutenu cette logique avec acharnement s’efforcent désespérément de colmater les brèches :

  • Par la mobilisation de centaines de milliards au secours des responsables de la crise.
  • En promettant une moralisation de ce système sensée en assurer la viabilité.
  • En s’obstinant à poursuivre leurs contre-réformes qui ont amené au chaos actuel.
  • En adoptant, pour essayer de s’en sortir, des politiques de plus en plus sécuritaires et guerrières.

Nous dénonçons ces politiques destinées à maintenir un système capitaliste incapable de répondre aux urgences sociale, écologique et démocratique. Cette crise est globale et systémique (c’est le système lui-même qui est en cause). Elle demande une réponse de même ampleur qui ne pourra se construire qu’à travers une convergence internationale des mouvements sociaux.

La réunion de Londres du G20 peut être l’occasion de constituer un nouveau temps fort de cette mobilisation mondiale, après le succès du Forum Social Mondial de Belém.

Ce G20, responsable principal du désastre actuel, est illégitime pour débattre d’une autre organisation du monde. Preuves qu’il n’y a rien de positif à en attendre :

  • la déclaration finale de la réunion de décembre à Washington réaffirmait avec force les principes du néolibéralisme
  • les discussions préparatoires pour Londres ne montrent aucune volonté réelle de remettre en cause les orientations actuelles.

Nous convions tous les citoyens et toutes les organisations qui se reconnaissent dans cet appel à nous rejoindre pour une journée de mobilisation internationale le 28 mars 2009, afin de créer un rapport de force pour un véritable projet alternatif.

Roulons contre le capitalisme pour qu'il ne roule plus les peuples!
Samedi 28 mars 10:30-16:00 - Dans les rues de Toulouse voir horaire et parcour ici: Attac Toulouse

mercredi 12 novembre 2008

Le G20 face au Genre Humain. Leur sommet ne sera pas le nôtre !

Nous appelons

* les salariés qui ont perdu leur travail,
* ceux qui ont un travail mais qui savent que personne n’est à l’abri au milieu de la récession économique,
* les retraités qui verront réduire leurs pensions,
* les femmes qui paieront une fois de plus doublement le gaspillage de mâles puissants,
* les chômeurs qui verront leurs maigres droits encore réduits,
* les fonctionnaires insultés et méprisés,
* les sans papiers qui serviront comme toujours de boucs émissaires,
* les épargnants qui ne savent pas s’ils pourront récupérer leur argent,
* les précaires, les sans droits qui n’ont déjà plus rien à perdre dans cette société qui les a oubliés,
* les enfants innocents dans cette histoire et qui souffriront également,
* les anciens qui savent par expérience que rien ne s’est jamais gagné sans lutter,
* les paysans trop souvent étranglés par les multinationales de la distribution,
* l’individualiste qui croit qu’il sera sauvé mais qui sera lui aussi touché,
* notre voisin qui ne comprend peut-être pas l’économie mais voit avec étonnement comment sont aidés les riches pour qu’ils continuent à spéculer avec l’argent qui n’est pas le leur,
* les jeunes qui ne trouveront pas d’emploi ces prochains mois,
* les écologistes scandalisés de voir la lutte contre le réchauffement climatique et la crise écologique repoussée à des jours meilleurs,
* les syndicalistes qui ont compris qu’on ne pourra lutter pour les droits des travailleurs sans globaliser les luttes,
* les altermondialistes qui avaient prédit ce désastre sans être écoutés,
* les militants des droits fondamentaux humiliés, qui doivent quémander des millions pour sortir les pays du Sud de la misère quand on trouve des milliards pour sauver les banquiers,
* les hommes et les femmes politiques qui n’ont pas renoncé à changer le monde,
* les déçus pour qu’ils arrêtent de sous-estimer leurs propres forces,
* ceux qui sont en colère face aux injustices exacerbées par la crise et qui veulent l’exprimer dans la rue.

Nous appelons ceux qui ne seront pas dans les G des puissants à relever la tête.

Ensemble, nous sommes un G bien plus puissant : le GH ou Genre Humain.

Parce qu’on ne transforme pas des pyromanes en pompiers, parce qu’ils n’ont pas été élus pour diriger l’humanité, parce qu’ils ont depuis trente ans mis en place les politiques qui nous ont conduits à ce désastre, parce qu’ils ne souhaitent que sauver le système et non le transformer, leur sommet ne sera pas le nôtre !

Pour exiger que les peuples soient écoutés face à la crise, Tous dans la rue le 15 novembre !

Pour Paris, rendez-vous à 15h, place de la Bourse

Attac France, le 31 octobre 2008

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